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Chimie des huiles essentielles

Les Composants chimiques aromatiques des Huiles essentielles

LES ALCOOLS ET LES PHÉNOLS

Ces molécules aromatiques sont très répandues et importantes dans de nombreuses huiles essentielles.

Les phénols ont des propriétés anti-infectieuses majeures et, à part quelques exceptions, parmi les plus puissantes du monde végétal.

Citons les phénols les plus connus, carvacrol et thymol.Les huiles essentielles de Thym thymol, de Sarriette, d’Origan par exemple

Ces molécules sont également positivantes, tonifiantes générales. Elles stimulent le système immunitaire.

Les actions anti-infectieuses sont anti-bactériennes à large spectre, anti-virales, anti-fongiques et parasitaires. Bien sûr, chaque huile essentielle possède suivant son chémotype des spécificités anti-infectieuses.

Attention, ces molécules sont dermo-caustiques sur la peau et les muqueuses. Elles doivent toujours être diluées dans de l’huile végétale et ne pas se prendre durant de longues périodes. Elles sont déconseillées aux personnes très réactives, hypersensibles.

Parmi les alcools, ceux qui sont dits monoterpénols, comme thujanol, menthol, bornéol, géraniol, linalol, etc.ont également des propriétés anti-infectieuses mais moins puissantes que les phénols. Anti-bactériennes, virales, fongiques et parasitaires.

Les monoterpénols sont aussi des toniques généraux. Et surtout ils ont des spécificités comme une action hépatostimulante pour certains, comme thujanol et menthol, ou immunomodulante, vasoconstrictrice, neurotonique, etc.

D’autres alcools dits sesquiterpénols ont beaucoup moins de propriétés anti-infectieuses.

Ces molécules agissent surtout comme toniques générales et décongestionnantes veineuses et lymphatiques.

Attention à certains de ces alcools sesquiterpénols qui peuvent avoir des effets « hormon-like »

Autrement ces alcools ont très peu de toxicité aux usages et doses recommandés.

Les TERPÈNES

Les plus fréquentes.

Action positivante, tonique, stimulante des systèmes respiratoires, digestifs, circulatoires.

Comprend de nombreuses plantes et arbres à aiguilles, alpha-pinène, efficaces pour dégager les voies respiratoires. Pin, sapin, térébenthine, genévrier.

Le cyprès contient presque uniquement des terpènes.

Le paracymène a une forte action antalgique percutanée ;

Action hormon-like, notamment surrénalienne, des pins sylvestres et maritimes.

Très peu de toxicité. Test sur la peau. Attention à la néphrtoxicité de térébenthine et genèvrier.

Les PHÉNOLS-MÉTHYLS-ÉTHERS

Action positivante. Grandes propriétés calmantes, antalgiques, antispasmodiques. Et grande efficacité anti-infectieuse, selon loi du « tout ou rien ».

Citons le chavicol ME ou estragol, le trans-anéthole (anisé), l’eugénol, l’eugénol ME pour les plus courants.

Action oestrogen-like marquée de l’anéthole.

Peu de toxicité aux doses normales.

Attention à la forme cis de l’anéthole. La forme trans est inoffensive.

Les ESTERS ACIDES

Ester : acide plus alcool. Ex : acide acétique plus alcools donnant acétate de linalyle.

Formiates, acétates, butyrates, propionates, angélates, salicycates…

Action principalement antispasmodique et sédative. Calmants, régulateurs, équilibrants du système nerveux général.

Action à degré moindre anti-inflammatoire.

Aucune toxicité aux doses recommandées.

Les OXYDES

Action principalement sur les glandes exocrines –stimulante-.

Très efficacité comme antiparasitaire antifongique.

Une certaine efficacité sur certains virus; Ex : le linalol-oxyde.

Les oxydes stimulent les glandes à mucine pour favoriser l’expectoration.

Très peu de toxicité aux doses normales.

Les ALDÉHYDES

On trouve les aldéhydes terpéniques et les aldéhydes aromatiques.

Tous les aldéhydes terpéniques sont négativants.

Ce sont surtout de remarquables anti-inflammatoires et apaisants du système nerveux.

Citons les citrals, géranials, nérals et les citronnellas.

Ils n’ont quasiment aucune toxicité avérée.

Le principal aldéhyde aromatique est le cinnamaldéhyde (70%) de la cannelle.

Puissante action anti-infectieuse sur bactéries, virus, champignons, parasites.

Action très positivante, stimulante et tonifinate générale. Tonique sexuel.

Peu de toxicité pais assez irritant sur la peau et les muqueuses. Tester et diluer.

Les COUMARINES

Présentes en faible quantité mais relativement actives.

Les actions sont principalement calmantes et antispasmodiques.

Effets hypnotiques à doses élevées.

En synergie avec éthers et esters, action anti-convulsion.

Très peu de toxicité mais forte action photosensibilisante des furocoumarines et pyrocoumarines.

Les LACTONES

Citons les lactones sesquiterpéniques, fréquentes.

Actions principalement anti-infectieuses et anti-parasitaires. Propriétés muccolytiques. Citons le « choc à l »inule », capable de dégager rapidement les voies respiratoires encombrées de mucosités.

Attention, toxicité avérée à doses élevées et irritation fréquente sur la peau –dermites-. Neuro-toxicité semblable aux cétones. Mais leur quantité est souvent très faible !

Les CÉTONES

Les cétones sont de nombreux types. Citons thujone, carvone, bornéone ou camphe, italidione, etc…

Elles ont de nombreuses propriétés dont :

-Des propriétés anti-hématomes. La plus connu, l’italidione de l’hélichryse,

-Des propriétés calmants ou excitantes du système nerveux. Et cela suivant les doses administrées, effet d’inversion. Le camphre par exemple.

-Propriétés muccolytiques et lipolytiques.

-Propriétés anti-parasitaires remarquables. Action egalement efficace contre certains virus –herpès par exemple-

-Stimulation digestive et biliaire notamment. Menthone et carvone.

La toxicité des cétones est avérée. Effets neurotoxiques et effets abortifs –contractants- On sera particulièrement attentif aux effets cumulatifs d’un traitement de longue durée ou à des doses élevées.

La voie per os –orale- est la plus risquée.

Les réactions neurologiques peuvent intervenir à des doses très faibles chez certains sujets. Il faut donc toujours tester une H.E. riche en cétones.

Les PHTALIDES

Caractérisques des familles apiacées –céleri ou apium- et peucedanum –livèche, angélique-

Action importante de stimulation des émonctoires, notamment hépato-pancréatiques. Action anti-parasitaire intéressante.

Utiles pour le traitement de dermatoses par exemple et la détoxification générale.

Aucune toxicité connue.

LES PHÉNOLS ET LES ALCOOLS

Deux grandes classes de molécules parmi les plus importantes et répandues.

LES PHÉNOLS

Les phénols sont les molécules aromatiques les puissantes anti-infectieuses du monde des essences. Elles détruisent directement les germes infectieux en s’attaquant à leur membrane cellulaire. Elles sont antibactériennes à large spectre d’action, antivirales, antifongiques et antiparasitaires. Elles tonifient tout l’organisme, physiquement et nerveusement et stimulent le système immunitaire.

Citons les huiles essentielles les plus connues riches en phénols, Thym thymol, Origan, Sarriette des montagnes. On comprend l’efficacité de ces molécules lorsque l’on sait l’efficacité de ces huiles essentielles pour combattre les infections dans tout l’organisme. Parmi les autres molécules, seul l’aldéhyde cinnamique possède une activité anti-infectieuse comparable aux phénols.

Le carvacrol est la molécule la plus puissante suivie du thymol puis de l’eugénol. L’eugénol a également des propriétés antispasmodiques.

On utilisera les huiles essentielles riches en phénols pour lutter contre les infections respiratoires, bactériennes et virales, les infections urinaires et vaginales, les mycoses internes (candida notamment) et externes, les parasites intestinaux de toutes sortes.

ATTENTION, ces molécules sont très agressives sur la peau et les muqueuses. Il est souvent indispensable de les diluer largement dans de l’huile végétale. Les huiles essentielles riches en phénols sont délicates à utiliser et on doit impérativement respecter les précautions d’emploi et les doses recommandées. Elles ne doivent pas se prendre en voie buccale sur de longues durées et sont déconseillées aux personnes très réactives et sensibles. Faire toujours un test cutané !

LES ALCOOLS

Les alcools se répartissent en trois groupes, les monoterpénols, les sesquiterpénols et les diterpénols qui sont presque les molécules les plus abondantes dans les compositions chimiques des huiles essentielles.

LES ALCOOLS « MONOTERPÉNOLS »

Ces alcools ont des propriétés anti-infectieuses mais moins puissantes que les phénols. Ils ont toutefois une action non négligeable sur de nombreuses bactéries pathogènes, des virus et certaines mycoses. Une action parasitaire plus modérée.

Une action tonifiante générale, physique et nerveuse.

Une action de régulation du système immunitaire.

Une action plus spécifique, hépatostimulante, pour certains de ces alcools comme le thujanol, le menthol.

Peu de toxicité, d’une manière générale, lorsque l’on respecte les doses et usages recommandés. On peut souvent les utiliser pures sur la peau, ce qui est utiles pour combattre des infections cutanées, aseptiser et stimuler la régénération.

Les monoterpénols les plus connus sont : menthol, linalol, géraniol, citronellol, terpinéol, bornéol…

LES ALCOOLS « SESQUITERPÉNOLS »

Ces alcools sont assez différents de leurs cousins monoterpéniques !

Ils ont des propriétés anti-infectieuses faibles ! On ne les choisira pas pour cet usage ou alors à titre très préventif ou chez des personnes très sensibles qui ne peuvent utiliser des huiles essentielles contenant des phénols.

Une action tonifiante générale et surtout cardiotonique. Citons le santalol.

Une grande action sur les systèmes circulatoires, notamment veineux et lymphatiques. Ce sont des molécules décongestionnantes veineuses efficaces et faciles à utiliser. Une action phlèbonique préventive certaine.

Citons le viridiflorol, le cédrol.

Action spécifique de stimulation de la régénération hépatique pour le carotol. Action antifongique du spathunélol dans la verveine citronnée.

Attention à une action « hormon-like » de certains de ces alcools comme le viridiflorol.

Autrement, très peu de toxicité aux usages et doses recommandés.

LES TERPÈNES

Molécules les plus fréquentes. La majorité des terpènes sont positivants et stimulants. Citons toutefois le chamazulène, négativant, apaisant, avec une action anti-allergique et anti-inflammatoire.

Il y a des monoterpènes, des sesquiterpènes, des diterpènes –carbone et hydrogène uniquement.

Propriétés toniques, stimulantes générales. Les monoterpènes dégagent les voies respiratoires. Ils tonifient la circulation sanguine –voir Cyprès-

Stimulation digestive, limonène, zinzibérène…

Attention à ne pas stimuler le néphron –néphrite- avec les terpènes en cas d’insuffisance rénale.

Propriétés hormon-like. Stimulation de l’axe hypophyso-cortico-surrénnalien. Citons les pins sylvestres et marins. Utiles pour stimuler les surrénales, équilibrer la thyroïde…

Propriétés anti-allergiques. Dues au chamazulène.

Propriétés anti-inflammatoires. Dues aux sesquiterpènes polyinsaturées. Pubérulène, germacrène…- beta-caryophyllène du cannabis drogue-

Propriétés antalgiques. Dues notamment au paracymène, très fréquent. Efficace comme antalgique percutanée.

Propriétés anti-infectieuses. Surtout en diffusion atmosphérique. –comme dans les forêts de sapins, pins…- Une activité antivirale est avérée.

Peu de toxicité.

Allergies possibles sur la peau. Il est nécessaire de pratiquer un test et de diluer dans de l’huile végétale. Attention avec les personnes allergiques !

Néphrotoxicité pour les H.E. de térébenthine et genévrier.

Quelques terpènes majeurs :

Groupe à alpha-pinène : les plantes à aiguilles et les oléorésines –térébenthine- ? Abiétacées et pinacées. Genévrier aiguilles Ciste. Solidago. Cyprès.

Groupe du delta-3-carène : feuilles et rameaux de cyprès. À noter que le cyprès contient essentiellement ces deux groupes de terpénes (85%).

Groupe du myrcène : Solidago.

Groupe du limonène : les zestes d’agrumes. Certaines feuilles d’astéracées –Artémisia-

Groupe du paracymène : présent dans les plantes à thymol et carvacrol, le paracymène deviendra majoritaire du fait d’un manque d’ensoleillement et dépendra du chémotype. Citons Thym et Sarriette, Ajowan.

LES COUMARINES

Très nombreuses –presque 100- les coumarines, malgré leur faible pourcentage, sont très actives, avec notamment des effets sédatifs et anti-coagulants.

Propriétés calmantes et antispasmodiques. Les coumarines – malgré leur faible pourcentage- agissent puissamment en diminuant l’excitabilité réflexe dans le système nerveux central. On obtient à doses plus élevées mais aussi quelquefois à faible dose, certains effets hypnotiques comparables à certains somnifères.

Action anti-convulsion en synergie avec les éthers et esters. De même pour l’action antispasmodique – comme la visnadine des semences de Khella, ammivisnaga, vasodilatateur des coronaires, des bronches et relaxant-

Propriétés anticoagulantes.

Peu de toxicité.

De par leur présence à faible dose, l’action anticoagulante des coumarines ne peut provoquer d’hémorragie interne.

ATTENTION :

Action photosensibilisante importante des furocoumarines et pyrocoumarines ! Les effets se manifestant lors d’exposition au soleil dans les heurs qui suivent l’utilisation d’huile essentielle, par voie cutanée ou orale.

Principales espèces végétales à coumarines :

– Apiacées : khella –ammi-, céleri, angélique, panais,

– Astéracées : estragon

– Rutacées : les citrus –tous les zestes-, fagara, rue odorante

– Lamiacées : les lavandes

LES LACTONES

Famille chimique très développée, surtout les lactones sesquiterpéniques.

Propriétés mucolytiques importantes. Citons le « choc à l’inule » par aérosol, inula graveolens, capable d’éliminer rapidement des encombrements bronchiques.

Propriétés anti-infectieuses et anti-parasitaires. Action puissante contre les bactéries, gram plus et moins, contre les parasites –ascarides-Mais leur pouvoir allergisant cutané prononcé limite leur utilisation.

Propriétés anti-tumorales.

Stimulation hépatique.

Mais la toxicité nerveuse en voie orale empêche souvent leur utilisation.

Toxicité certaine à doses élevées par voie orale et allergisante – dermite possible – sur la peau.

Neurotoxicité semblable aux cétones.

Toutefois le faible pourcentage de lactones présent dans les H.E. tempère largement cette toxicité.

LES CÉTONES

Les cétones présentent de nombreux types : mono, di, terpéniques, acycliques, etc… Elles ont un énorme intérêt thérapeutique dans la régénération et la cicatrisation des tissus, l’élimination des hématomes.

Elles doivent être utilisées avec précaution, surtout en voie orale.

Parmi les plus courantes : thujone, italidiones, carvone, menthone, camphre ou bornéone…

Les cétones sont négativantes.

Propriétés anti-hématomes. L’Hélichryse italienne est la meilleure représentante des H.E. cétoniques et ses effets rapides et éliminateurs sur les hématomes ne sont plus à prouver. On peut l’utiliser pour résorber des hématomes en toutes circonstances, même sur des bébés et nourrissons –en voie cutanée-

Propriétés lytiques, muccolytiques et lipilytiques ; Pour dissoudre des mucosités respiratoires ou génitales. Pour aider à dissoudre les amas graisseux de réserve, la cellulite, l’obésité, le cérumen –otite séreuse par exemple-

Propriétés sur le système nerveux. Effets calmants ou stimulants.

Les cétones mettent en évidence l’action d’inversion selon les doses ingérées. Ainsi à faible dose, telle huile essentielle riche en cétone comme le camphre, sera stimulante, excitante alors qu’en augmentant les doses, l’effet devient calmant, voire carrément hypnotique. Ce qui montre pourquoi les ouvrages sur les H.E. peuvent être contradictoires, par manque de précision. Il est primordial, d’une part de connaître le pourcentage de cétone dans une H.E. donnée, d’autre part de spécifier, avec précision, les doses qui seront appliquées comme la durée du traitement –effet cumulatif -. Des effets totalement contraires pouvant être constatés.

De plus, la réceptivité du sujet sera souvent très différente. La dose « d’inversion », pouvant être très faible –une goutte- ou beaucoup plus élevée d’un individu à l’autre.

Propriétés anti-infectieuses. Une action avérée contre certains virus comme l’herpès ou les papillomavirus. Et surtout une action puissante antiparasitaire, ascaris, ténia…, renforcée souvent par la présence de lactones. Citons l’H.E. de santoline, riche en cétone artémisia, très efficace pour lutter contre les parasitoses intestinales ; Vermifuge et vermicide à plus forte dose.

Propriétés cholérétiques et cholagogues. Citons la menthone ou la carvone. Menthe poivrée et menthe spica.

La toxicité des cétones est avérée. Effets neurotoxiques et effets abortifs –contractants- Donc prudence avec les jeunes enfants et pour les femmes enceintes.

On sera particulièrement attentif aux effets cumulatifs d’un traitement de longue durée ou à des doses élevées.

La voie per os –orale- est la plus risquée.

Les réactions neurologiques peuvent intervenir à des doses très faibles chez certains sujets. Il faut donc toujours tester une H.E. riche en cétones.

LES OXYDES

Les oxydes sont classés en monoxydes, dioxydes et époxydes terpéniques, terpènes furaniques.

Ce sont surtout des stimulants glandulaires exocrines et des antiparasitaires puissants. Donc intéressants pour agir au niveau digestif et intestinal, tant pour stimuler la digestion que pour assainir la flore intestinale et gastrique.

On trouve de plus une action antivirale non négligeable.

Propriétés expectorantes. Les oxydes stimulent les glandes à mucines et seront donc à utiliser pour combattre les excès de mucosités catarrhales, les infections respiratoires, les asthmes.

Citons le monoxyde monoterpénique 1,8 cinéole–eucalyptol-, couramment utilisé pour toutes les infections des voies respiratoires.

Ou le trans linalol de hyssopus officinalis pour l’asthme.

Propriétés antivirales. Les monoxydes sont de bons antiviraux, surtout associés aux alcools monoterpéniques. Citons Eucalyptus radiata ou lavandula latifolia par exemple.

Citons aussi pour combattre la bronchiolite du nourrisson, le linalol-oxyde, également efficace sur d’autres virus enveloppés.

Propriétés antiparasitaires. Notamment contre les ascaris. H.E. de Boldo en voie cutanée par exemple –oxyde ascaridole-. Et contre les affections fongiques.

Les oxydes sont très peu toxiques surtout aux doses habituelles recommandées.

LES ACIDES ET ESTERS

Les acides se répartissent en différents groupes, acides aliphatiques, acides terpéniques, acides aromatiques.

Les acides aliphatiques sont présents à l’état de traces et souvent combinés sous forme d’esters. Étant très solubles dans l’eau, on les retrouve beaucoup dans les eaux florales.

Les acides terpéniques sont plus présents dans certaines H.E., jusqu’ ‘à 30%

Les acides aromatiques sont également importants. Citons le célèbre ‘acide salicylique’. Ce groupe comprend aussi les oléorésines – Baume de Tolu, du Pérou-

Les acides sont très solubles dans l’eau.

Les acides forment des sels avec des bases et des esters avec les alcools.

Propriétés antalgiques, anti-inflammatoires, anti-agrégantes plaquettaires de l’acide salicylique. Dans les H.E., on trouve surtout la forme méthylée qui à l’opposé de sa forme simple est dénuée d’effets secondaires agressifs –ulcérations gastriques notamment-. L’organisme utilisant la forme simple, selon ses besoins, par transformation enzymatique.

L’acide citronnellique a une forte activité au niveau hépatocytaire, et stimule de nombreuses fonctions cellulaires.

Les esters proviennent soit de la méthylation d’un acide, soit de la réaction enzymatique entre un alcool et un acide.

Les esters sont beaucoup moins solubles dans l’eau que les acides.

Propriétés antispasmodiques et sédatives. Les esters agissent à plusieurs niveaux pour actionner des mécanismes antispasmodiques. Niveau système nerveux central, niveau des médiateurs et niveau récepteurs musculaires.

L’équilibre général dépend de l’équilibre vagosympathique. Systèmes sympathiques et parasympathiques s’équilibrent en permanence. Le système sympathique agit sur l’énergie, l’action, la tonicité, l’éveil, le système parasympathique correspondant à la mise au repos, la récupération, l’assimilation. Le but étant toujours, quelque soit la pathologie traitée, d’équilibrer, de réguler, d’harmoniser ces deux systèmes antagonistes.

Hyper ou hypo activité de ces deux systèmes provoqueront des états opposés dans l’équilibre physiologique général. Par exemple spasmophilie ou au contraire, crise d’asthme. La gestion de l’énergie intérieure s’accomplira par l’intermédiaire de ces deux systèmes et sera très différents d’un tempérament à l’autre. Interviennent le caractère inné, l’éducation, le vécu, etc…

Les esters interviennent en tant que calmants, régulateurs, rééquilibrants. Certains esters ont plus ou moins d’affinités avec les sphères hautes –cou, nuque, sternum- ou basse –sphère génitale, rénale- de l’organisme. Ainsi, l’H.E. de camomille noble provoque un fort état de détente en application sur le cou, la nuque, les carotides.

Classification des esters par ordre croissant d’activité spasmolytique :

– L’acide formique souvent combiné avec citronnellol et géraniol, sous forme de formiates.Exemple : l’H.E. de géranium rosat bourbon..

Efficace pour les contractures et spasmes solaires.

– L’acide acétique se combine avec de nombreux alcools sous forme d’acétates. Le plus répandu : l’acétate de linalyle. Citons aussi les acétates de terpényle –alpha terpinéol dans laurier et genévrier-

– Les propionates, butyrates, isobutyrates, méthacrylates ont aussi une très bonne activité anti-spasmodique.

– L’angélate d’isobutyle– dans l’H.E. de camomille noble- est remarquable comme anti-sapasmodique. L’angélate de pétasyle–pétasite- est intéressant contre les asthmes bronchiques.

– Les benzoates, salicycates et anthranylatesont une action sédative et anti-spasmodique puissante. Citons le baume du Pérou et Cananga odorata ou Ylang ylang.

– Citons encore à un degré moindre le cinnamate de méthyle –basilic camphré- et le méthoxyanthanilate de méthyle – nigelle- contre les spasmes migraineux.

Propriétés anti-inflammatoires. Les esters ont des propriétés anti-inflammatoires proches de celles des aldéhydes, et sont non irritants comme le sont ces derniers. Cumulant avec les actions apaisantes, régulatrices du système nerveux, les esters pourront freiner les pathologies inflammatoires. Citons les H.E. de Géranium rosat bourbon, Lavandula augustifolia, Hélichyse, Romarin verbénone, Camomille noble, Gaulthérie.

Les esters ne présentent aucune toxicité à doses normales recommandées. Les réactions cutanées sont très rares.

LES PHÉNOLS MÉTHYLS-ÉTHERS ET ÉTHERS-OXYDES

Ces molécules sont peu solubles dans l’eau. Elles sont positivantes et donc s’utilisent de préférence en début de journée.

Elles sont connues pour leurs grandes propriétés calmantes, antalgiques et antispasmodiques. Elles sont efficaces contre de nombreuses infections.

L’anéthole-trans –molécule anisée- a une forte action oestrogen-like.

Principaux phénols méthyls éthers :

– Chavicol ME ou estragole ; H.E. Basilic, Estragon, Fagara (90%)

– Trans anéthole. H.E. Anis vert (95%) et Anis étoil ». Fenouil doux

– Eugénol. H.E. Girofle clous. Bay –Pimenta dioica- (95%). Cannelle vraie feuilles. Basilic clocimum à eugénol

– Eugénol ME. H.E. Lauirer noble

– Asarol. H.E. acore odorant

Principaux éthers oxydes :

– Safrole. H.E. Sassafras bois (90%)

– Myristicine. H.E. Muscade noix et persil.

Propriétés anti-spasmodique et antalgique. Les phénols ME ont une action anti-spasmodique avérée, agissant à la fois sur le système nerveux central, la transmission de l’influx et les récepteurs neuro-musculaies. L’estragole lève rapidement les spasmes -Utilisation de l’H.E. d’Estragon en cas de dysménorrhée, spasmophilie, asthme, colopathie intestinale-

Le trans anéthole sera précieux pour les spasmes digestifs, du petit bassin, les crises d’asthme. Le Laurier avec de l’eugéniol et eugénol ME sera utile pour calmer les douleurs inflammatoires, dentaires. L’asarol pour les spasmes intestinaux.

Propriétés anti-allergiques. L’H.E. d’Estragon est très efficace contre les manifestations allergiques de tous ordres.

Propriétés anti-infectieuses. Les phénols ME sont de bons anti-infectieux, mais selon la loi du « tout ou rien ». Soient-ils sont très efficaces et rapidement, soient-ils ne répondent pas ; Par exemple pour neutraliser une flore intestinale pathogène.

L’estragole est très bactéricide, tant dans l’intestin que lors de son élimination rénale. – utile pour les infections urinaires-

L’anéthole est utile contre les fermentations intestinales, ce qui complète son action de stimulation digestive.

Les phénols ME ont une action anti-fongique reconnue –candida-

Les phénols ME sont de bons anti-viraux et notamment contre les virus impliqués dans les troubles nerveux – polio, SEP, pathologies auto-immunes-. Mais aussi contre les virus de l’hépatite, de la fièvre jaune.

Propriétés hormon-like. L’anéthole a une action oestrogen-like importante, notamment emménagogue et galactogène. On l’utilisera donc en phase pré-ovulatoire, pour faciliter l’accouchement et durant l’allaitement, mais pas durant la grossesse.

Propriétés digestives. Estragole et anéthole sont de bons stimulants des glandes digestives, glandes exocrines –à canal-

LES ETHERS OXYDES

Ils sont issus des phénols méthyl-éthers

Ces molécules ont donc des actions similaires:

– Des propriétés antalgiques et antispasmodiques assez puissantes et efficaces dans le traitement des douleurs.

– Toniques générales en usage externe –voire stupéfiants comme la noix de muscade- Surtout par voie externe. En per os, stimulation digestive ;

– Anti-infectieux – comparable aux phénols, loi du tout ou rien-

TOXICITÉ ;

Les phénols simples sont agressifs mais la méthylation les rend inoffensifs. Les phénols ME sont bien tolérés par l’organisme d’un façon générale et aux doses habituelles recommandées.

Pour l’anéthole, il existe une forme CIS très neurotoxique à forte dose –pouvant entraîner un coma-. Mais la forme TRANS est largement prédominante. Lorsqu’il existe une forme CIS dans l’huile essentielle, veiller à un très faible pourcentage et utiliser avec précaution, test et pas d’utilisation prolongée.

L’asarone est neurotoxique à forte dose.

Les éthers-oxydes sont également peu toxiques aux doses normales. Myristine et apiole ont toutefois des effets abortifs.

LES ALDÉHYDES

Issus des alcools, les aldéhydes sont assez volatiles et solubles dans l’eau.

On les classe en aldéhydes terpéniques non aromatiques et aldéhydes aromatiques.

Tous les aldéhydes terpéniques sont négativant.

Les aldéhydes terpéniques .

Ce sont des anti-inflammatoires locaux et primaires, des calmants du système nerveux. L’odeur citronnée est un calmant naturel olfactif ! On peut d’ailleurs l’utiliser pour aider à arrêter de fumer. Ils n’ont aucune toxicité aux doses recommandées.

Citons :

Citrals : géranials, nérals. H.E. de Mélisse officinale, Thym citronnée, Lemongrass, citronnelle, Verveine citronnée, Ciotron zeste, Bergamote, Leptosperme citronnée.

Citronnellal. H.E. de Eucalyptus citriodora, Citronnelle de Java,

Propriétés calmantes.

Citons par exemple les H.E. de lippia citriodora et mélisse ayant une forte action calmante, agissant sur le système nerveux central. Les effets apaisants se répercutant sur tout l’organisme avec par exemple une action hypotensive.

propriétés anti-inflammatoires.

Eucalyptus citriodora et palmarosa en sont les premiers exemples. Action directe sur le phénomène inflammatoire par neutralisation des radicaux libres et action indirecte par les effets apaisants généraux.

Les aldéhydes peuvent diminuer localement les réactions immunitaires, en provoquant des rougeurs, plus ou moins importantes. On utilise ces effets pour combattre la cellulite localisée, en stimulant les flux sanguins –par vasodilatation-

Propriétés de lyse des dépôts biliaires et rénaux.

Propriétés digestives ; Les aldéhydes terpéniques stimulent efficacement la digestion. Ils stimulent les secrétions exocrines et l’activité hépatique, aidant à la détoxification.

Propriétés anti-bactériennes. Efficacité moyenne par rapport aux alcools et aux phénols ME.

Les aldéhydes terpéniques -non aromatiques- ne présentent aucune toxicité, hors surdosage. Juste peut-on signaler des effets légèrement irritants, yeux et gorge, des hydrocarbures aldéhyques présents par exemple dans certains eucalyptus comme smithii ou même globulus

Les aldéhydes aromatiques

Ce sont des anti-infectieux puissants mais très irritants sur peau et muqueuses.

Citons principalement le cinnamaldéhyde de la cannelle.(70%) aux propriétés anti-infectieuses remarquables.

Propriétés anti-bactériennes, anti-virales, anti-fongiques et parasitaires.

Activité très efficace contre toutes les bactéries, de nombreux virus, le candida, tous les parasites.

Propriétés stimulantes. L’effet très positivant entraîne une action dynamisante sur tout l’organisme, en stimulant le système nerveux sympathique.Stimule la thermogenèse, les secrétions digestives, les contractions utérines et intestinales. Effet aphrodisiaque, tonique sexuel.

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Les aldéhydes aromatiques ne présentent pas de toxicité mais sont toutefois relativement irritants pour la peau et les muqueuses. Donc ils doivent être maniés avec précaution, test et dilution dans huile végétale.

LES PHTALIDES

Famille des Apiacées, famille apparentée aux coumarines. Les plus typiques sont celles des H.E. de céleri –apium graveolens- et de livèche. – citons aussi l’angélique-.

-Action stimulante des émonctoires, notamment foie et reins. Utile en cas de faiblesse hépatobiliaire. On les utilisera pour détoxifier l’organisme, par exemple en pré-traitement de maladie de la peau –psoriasis, eczémas…-

-Action anti-parasitaire efficace – et sans agressivité-. Action anti-bactérienne certaine.

-Action aphrodisiaque éventuelle -H.E. céleri-

Aucune toxicité avérée.

Attention aux furocoumarines dans apium et levisticum.

LES COMPOSÉS AZOTÉS et SOUFRÉS

Rares dans les H.E.

LES HYDROCARBURES

À remarquer que les H.E. de Rose, damascena et centifolia, contiennent une proportion non négligeable de paraffines, des dérivés d’hydrocarbures pétrolifères. Il est intéressant de constater cette subtile alchimie entre des molécules ayant à priori peu d’affinités –saturés- et les molécules aromatiques. Le résultat donne à la reine des fleurs son envoûtant et unique pouvoir olfactif.

En dehors des paraffines, on trouve les hydrocarbures aromatiques comme le styrène et ses dérivés.