X

Plantes et phytohormones

Ce qu’il faut savoir sur les extraits de plantes et les hormones!

De nombreuses plantes, alimentaires et médicinales, ont des propriétés reconnues comme pouvant agir sur les systèmes hormonaux de l’organisme. Elles s’ utilisent en médecine naturelle pour aider le corps à se rééquilibrer durant des périodes de vie où l’organisme peine à fabriquer suffisamment d’hormones nécessaires à son bon fonctionnement. Ou au contraire, quand l’organisme synthétise trop d’un type d’hormone spécifique.

Il ne faut pas, pour autant, assimiler ces extraits de plantes à des extraits d’hormones animales ou à des molécules synthétisées.

Ces plantes contiennent des substances qui sont des précurseurs d’hormones humaines. C’est-à-dire que l’organisme, dans l’intestin ou dans différents organes comme le foie, certaines glandes, va fabriquer à partir de ces substances agissant comme précurseurs les différentes hormones qui lui sont indispensables. Mais, cette conversion d’un précurseur en hormone ne se fera que si l’organisme est prêt à le faire. C’est donc tout le métabolisme général qui prend la décision ou non de fabriquer telle ou telle hormone.

Nous sommes dans une situation très différente de celle où l’on administre un médicament hormonal spécifique, un traitement dit substitutif ou THS, qui va passer rapidement dans le sang et produire «directement» son action, les effets de cette hormone dans l’organisme. Celui-ci n’a pas «son mot à dire», il doit gérer et réagir aux effets immédiats de l’injection d’hormones.

Les plantes phyto-hormonales n’ont pas d’effets automatiques et systématiques

Les extraits de plantes ne sont pas des extraits d’hormones humaines. C’est d’ailleurs pourquoi, on n’a pas, avec les extraits de plantes, les effets radicaux que l’on obtient avec des médicaments hormonaux.

Le meilleur exemple se trouve être la période de pré-ménopause chez la femme. La baisse brutale d’hormones provoque de nombreux désagréments dont les bouffées de chaleur, quelquefois insupportables. Une administration d’hormones substitutives règle en général le problème facilement. En remettant les compteurs hormonaux à niveau, on rééquilibre artificiellement le corps. Celui-ci est forcé de d’assimiler ces hormones qui produisent les mêmes effets que celles qu’il fabrique lui-même. Cela pourrait apparaître comme le traitement idéal ; On injecte ce qui manque d’hormones et tout rentre dans l’ordre. Sauf que l’injection d’hormones est un «dopage» artificiel  de l’organisme. On ignore superbement les causes de la baisse d’hormones, on néglige les cycles naturels de la vie, on refuse cette diminution naturelle et l’on oblige ce corps à fonctionner différemment de ce que la physiologie naturelle a programmé. On discutera longtemps sur la justesse et le bien-fondé des traitements THS, il faut cependant, avec bon-sens, reconnaître que ce n’est pas le traitement panacée que l’on a voulu imposer, qu’il ressemble souvent à un dopage artificiel de l’organisme et qu’on ne règle pas tous les problèmes liés à l’âge. Malgré tout, le dopage doit être laissé au libre-arbitre de chaque personne. Un sportif qui se dope sait les risques qu’il prend avec son corps mais il les accepte en contrepartie de performances accrues, donc de réussite sociale.

Si l’on décide de préférer des extraits de plantes, on aura bien rarement les effets rapides et radicaux d’un traitement THS. Et c’est très bien ainsi ! Les extraits de plantes laissent le libre-arbitre à l’organisme dans son ensemble et dans sa complexité. Libre choix de convertir ou non les substances à effets hormonaux en hormones.

Les effets, souvent, ne sont pas spectaculaires. On devra se contenter d’améliorations plus ou moins convaincantes. Il faudra être patient et prendre aussi en compte toute l’hygiène de vie, comme le psychologique. Il s’agit avant tout d’un traitement naturopathique, donc global ! L’apport de phytohormones, pro-progestérone ou pro-oestrogènes, donc de précurseurs hormonaux, sera un plus mais dans une approche holistique de la personne concernée. Alimentation et psychologique sont évidemment à prendre en compte et à améliorer si nécessaire.

Les plantes phytohormonales les plus courantes

Les plantes dites œstrogènes-like
  • Donc favorisant la production d’oestrogènes, les plus utilisées et les plus fiables sont le soja (isoflavones) et le cimicifuga (actée à grappes), le trèfle rouge, la sauge (plante et huile essentielle).
Les plantes phyto-progestatives
  • Donc favorisant la production de progestérone, sont le gattilier, le yam discorea villosa ou igname sauvage du Mexique Le Yam est riche en diosgénine, précurseur de la progestérone.

-Certaines formes de progestérone de synthèse ont des effets « masculinisant » chez certaines femmes et provoquent des phénomènes de rétentions de liquides chez d’autres. La progestérone naturelle, convertie par l’organisme à partir des précurseurs hormonaux végétaux contenus dans le Wild Yam, ne provoque aucun effet de masculinisation, ni rétention d’eau

De nombreuses huiles essentielles contiennent des principes actifs ayant des actions hormones-like. (voir dossier huiles essentielles) dont la sauge, l’anis vert, le fenouil, oestrogen-like.

On peut citer aussi parmi les plantes traditionnellement utilisées pour améliorer les équilibres hormonaux féminins, l’achillée millefeuille, l’alchémille, l’angélique chinoise, le kudzu Thai, le bourgeon de framboisier, d’airelle…

Remarques sur le soja:

-Le soja est la plante contenant des phyto-oestrogènes, la plus étudiée. Il contient des isoflavones que nos bactéries intestinales décomposent en daïdzéine génistéinc glycistéine. De grandes controverses opposent les tenants du tout soja aux fervents défenseurs des produits laitiers ! Vaines querelles, sans issues. Les uns et les autres se renvoient la balle à coup d’études aux résultats inverses sans que le consommateur puisse trouver réponse sûre à ses questions. Toujours est-il que les isoflavones de soja ne sont pas des hormones simples !

Mangez raisonnablement ce qu’il vous plaît, en veillant à la qualité des produits et à une digestion équilibrée… Et n’écoutez pas les prophètes de malheurs, qui vous prédisent des maladies cancéreuses à tout va, en consommant un peu de soja ou en buvant des tisanes de sauge, quand ce n’est pas en consommant de l’huile de lin !

Une approche globale et systémique : la naturopathie

En matière de traitement hormonaux à base de plantes, les études sérieuses manquent et l’on est obligé de se fier à des traditions ancestrales quand ce n’est pas à des arguments commerciaux peu objectifs.

Disons également que les études médicales menées avec sérieux obtiennent souvent des résultats très variables. Ce qui est normal, puisque comme nous l’avons expliqué, on ne donne pas aux patients des doses d’hormones précises et que l’organisme va gérer différemment, suivant l’état physique et psychologique, cet apport de précurseurs phyto-hormonaux. C’est comme si on introduisait une variable aléatoire dans une équation : le résultat sera forcément aléatoire !

Citons encore quelques plantes pouvant stimuler les secrétions hormonales dans l’organisme d’une façon très globale, pour la vitalité générale: Le Ginseng, l’Éleuthérocoque, la Maca, le tribulus (testostérone), l’ashwagandha, le Gomphrena

Ce n’est pas pour autant que la consommation de ces plantes va induire automatiquement les effets et les actions reconnus de ces hormones. Les sportifs savent pertinemment qu’ils peuvent ingurgiter des doses massives de Ginseng, de Tribulus, et passer sans problèmes les contrôles anti-dopage les plus sophistiqués ! De même pour certaines pathologies infantiles nécessitant l’apport d’hormone de croissance, les extraits de plantes seront inopérants… On ne remplace pas un pancréas, une ablation de thyroïde avec des extraits de plantes, un peu de chrome et d’iode !

Soigner est un art, la naturopathie aussi et elle ne peut prétendre à des résultats quasi-automatiques et prévisibles…C’est aussi cela qui fait sa force. Elle respecte l’individu dans toute sa globalité ! Au risque de ne pas avoir de résultats… Mais la première règle est bien de ne pas nuire !